« On ne sait pas assez aujourd’hui avec quelle chaleur et quelle bonne foi la noblesse, et non-seulement la noblesse
de province, mais nombre de seigneurs de la cour, avaient embrassé l’idée d’une réforme générale de l’Etat et salué
l’avènement de la liberté politique. On en a la preuve dans le rôle que cette noblese prit au sein de ces assemblées,
dans les discours qu’elle y prononça, dans son initiative, ses propositions, son désintéressement, ses vues libérales et
son amour du bien public ; et non seulement quant aux réformes administratives, mais pour faire prévaloir les idées
d’équité dans l’état social et de liberté dans le gouvernement. Les procès-verbaux et les pièces conservées en font foi.
Bien plus, qu’on lise les cahiers de la noblesse rédigés dans les bailliages à la veille des états généraux, on y retrouvera
les sentiments qui l’animaient ; on y verra réclamés par elle tous les droits civils et politiques qu’on se figure avoir
conquis sur elle, et bien plus développés que la Révolution ne nous les a laissés...»